La contribution des religions à la paix dans le monde
Le 7 novembre 2024 à l'Institut Fazel à Lausanne
Dans le cadre de la Semaine des religions 2024
Organisation et modération : Faramarz Falahi
Le catholicisme romain
Les actions de dialogue œcuménique et interreligieux menées pour promouvoir la paix, tant dans le canton de Vaud qu'à l'échelle mondiale, insistent sur la nécessité de surmonter les préjugés et d’accueillir l'altérité à travers des rencontres humaines authentiques. Une part importante de cette démarche repose sur la théologie du nom de Dieu, où la paix est perçue comme une présence divine à nos côtés.
L'enseignement du Pape François repose notamment sur deux piliers : Laudato Si (concernant l'écologie et la Terre comme maison commune) et Fratelli Tutti (qui appelle à l’unité de l’humanité).
Lors de la 57e Journée mondiale de la paix, la question de l’intelligence artificielle a été abordée, explorant son rôle dans la promotion de la paix.
Enfin, la méthode de conversation avec Dieu inspirée de la Lectio Divina est proposée comme un moyen d’écouter la parole divine et celle des autres, afin de résoudre les conflits quotidiens, en particulier ceux liés à des tensions internationales comme la guerre en Ukraine.
Le soufisme La voie soufie Alaouia et son ancrage spirituel
La confrérie soufie Alaouia, enracinée en Algérie, se distingue par une spiritualité tournée vers le monde concret. Transmise de maître à disciple, cette voie s’inscrit dans la tradition soufie de l’islam, qui compte une quarantaine de grands courants spirituels, chacun ayant ses propres pratiques, comme les derviches tourneurs. La particularité des Alaouia réside dans leur quête de paix intérieure et leur engagement à la diffuser autour d’eux.
Une journée mondiale de la paix
En 2017, la confrérie initie la Journée internationale du vivre ensemble en paix, célébrée le 16 mai, et adoptée à l’unanimité par l’ONU. Pour les Alaouia, la paix est bien plus qu’une absence de guerre : c’est un état spirituel profond, un appel à Dieu qui réunit croyants et non-croyants. Chaque année, ce message est célébré par des rencontres à l’Arzillier, lieu de dialogue interreligieux.
L'éducation comme levier de transformation
La confrérie s’investit pour que la paix devienne une valeur éducative universelle, soutenant des initiatives comme une chaire pour la paix économique à Grenoble ou un ministère de la paix en Éthiopie ou encore une université pour la paix au Costa Rica. Ces actions incarnent leur vision concrète d’un monde transformé par la culture de la paix.
La foi bahá’í
La foi baha’ í fondée au milieu du 19e siècle par Bahá’ullah., œuvre pour l’établissement d’une société mondiale juste et harmonieuse. Prônant l’unité de l’humanité, elle affirme que tous les êtres humains font partie d’une même famille et que les crises actuelles – inégalité, oppression, changement climatique, conflits armés, et désintégration sociale – nécessitent une réponse collective basée sur la justice et la dignité humaine.
Un pilier fondamental de la foi baha’ í est la justice, qui inclut la défense des opprimés, l’égalité des sexes et la justice économique.
La véritable transformation commence au niveau individuel, avec des valeurs telles que l’amour, la compassion et l'humilité. Pour contribuer à la paix, les baha’ ís prônent l’unité d’action dans tous les domaines et cherchent à éliminer les obstacles tels que les préjugés, la superstition, l'ignorance, la dépendance et l’injustice.
Parmi leurs principes fondamentaux figurent l'unité de la famille humaine, l’unité des religions et la recherche personnelle de la vérité. Pour atteindre l’unité, la communauté baha’ í milite pour l’égalité des droits, l’éducation universelle, une langue commune, une répartition équitable des ressources et des pratiques mondiales protégeant les ressources naturelles. La pratique spirituelle quotidienne, vécue comme un acte mystique de service à la paix, est essentielle à leur vision.
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